Le monde du web est en ébullition depuis 2 jours suite à la divulgation inattendue de documents confidentiels provenant des bureaux de Google. Ces informations sensibles, apparemment mises en ligne par inadvertance, lèvent le voile sur des aspects méconnus du célèbre algorithme de classement de la firme de Mountain View. Des experts SEO de renom alertés par ces fuites ont rapidement confirmé l’authenticité des documents et entamé l’analyse de leur contenu.
Au cœur des révélations figure « Navboost », un système controversé basé sur l’analyse des données de navigation des utilisateurs. La fuite confirme également l’importance capitale des liens pour le référencement, classés selon trois niveaux de qualité. Google utiliserait aussi des listes blanches et des filtres pour contrôler la visibilité de certains contenus, notamment dans des domaines sensibles comme la santé ou les élections. Les documents valideraient également le rôle primordial de l’expertise du contenu (EEAT) et la prise en compte de l’auteur en tant qu’entité. En revanche le concept d’autorité de domaine, bien que présent dans les documents, reste flou. Des informations sur la « Sandbox » (un mécanisme limitant la visibilité des nouveaux sites) et sur les différentes pénalités algorithmiques appliquées par Google, sont également dévoilées.
Ces révélations majeures obligeront-elles à repenser en profondeur les stratégies d’optimisation pour les moteurs de recherche ? Google de son côté se retrouve sous le feu des critiques, accusé de manque de transparence et de manipulation.
Décryptage et impacts de la fuite massive de documents
L’origine de la fuite, un email mystérieux et des documents sur Github
Le 5 mai 2024 Rand Fishkin, figure reconnue du SEO, reçoit un email intrigant. Un expéditeur anonyme lui affirme détenir des milliers de documents confidentiels issus de l’équipe de recherche de Google.
L’authenticité de ces documents (selon la source) aurait été confirmée par d’anciens employés de Google. Le 27 mars 2024, ces documents ont été mis en ligne sur GitHub avant d’être retirés le 7 mai 2024.
Leur origine présumée ? Le « Content API Warehouse », une base de données interne de Google regroupant le code et la documentation des APIs. Fait notable : avant leur suppression, un service de documentation automatisé externe a également capturé la documentation de ce code.
Rand Fishkin : lanceur d’alerte et expert SEO de renom
Rand Fishkin (fondateur de SparkToro et précédemment de Moz) est un expert SEO de renom dans l’univers du marketing digital. D’abord sceptique, il a pris contact avec la source via visioconférence et a examiné minutieusement les documents, qui s’étalaient sur plus de 2 500 pages. Afin de s’assurer de leur authenticité, il a sollicité plusieurs anciens employés de Google ainsi que Mike King, fondateur d’iPullRank, qui ont tous confirmé la légitimité des documents. Fishkin a ensuite partagé ces documents avec Mike King pour une analyse approfondie, et il a publié un article sur le site de SparkToro pour alerter la communauté SEO et dénoncer les « mensonges » de Google.
Mike king d’iPullRank : confirmation et analyse préliminaire
Mike King, fondateur de l’agence SEO iPullRank et expert SEO reconnu, a confirmé l’authenticité des documents divulgués après une analyse approfondie des données. Le 27 mai Mike publie les premiers résultats de son analyse, soulignant des informations clés et des contradictions flagrantes avec les déclarations publiques de Google. Parmi ses découvertes, King a révélé l’existence de systèmes de classement internes tels que Navboost et Glue, ainsi que l’utilisation des données de navigation Chrome pour influencer le classement. Son analyse met en lumière l’importance cruciale des liens, des signaux utilisateurs, de l’expertise des auteurs et des pénalités algorithmiques, permettant à la communauté SEO de mieux comprendre le fonctionnement réel de l’algorithme de Google.
Navboost : le cœur de la controverse
Un système de re-ranking basé sur les données de navigation
Navboost, système interne développé par Google, ajuste le classement des pages dans les résultats de recherche en utilisant les données de navigation des utilisateurs. Son objectif principal est d’identifier les tendances de recherche émergentes, d’améliorer la qualité globale des résultats et de personnaliser l’expérience utilisateur.
Fonctionnant comme un « twiddler », Navboost agit comme un composant algorithmique qui modifie le score de classement d’une page après le classement initial établi par l’algorithme principal. La première mention publique de ce système controversé a eu lieu lors du procès antitrust intenté contre Google, révélé par Pandu Nayak (vice-président de la recherche chez Google) lors de son témoignage.
Collecte de données : Pagerank, Chrome et le suivi des clics
Pour fonctionner efficacement, Navboost collecte des données provenant de différentes sources clés au sein de l’écosystème Google. Parmi celles-ci figurent le PageRank, un algorithme initialement conçu pour évaluer l’autorité des pages web en analysant les liens entrants. Le navigateur web Chrome, développé par Google, joue également un rôle crucial en fournissant une quantité massive de données de navigation.
Navboost analyse le nombre de recherches effectuées pour un mot-clé donné, permettant ainsi d’identifier les tendances de recherche, la demande des utilisateurs et l’évolution de l’intérêt pour des sujets spécifiques.
Analyse des clics : bons, mauvais, longs, courts et « squashed »
Au cœur du fonctionnement de Navboost se trouve l’analyse approfondie des différents types de clics effectués par les utilisateurs. Cette analyse permet d’évaluer la satisfaction des utilisateurs, la pertinence des résultats affichés et d’ajuster le classement en conséquence. Parmi les paramètres pris en compte figurent la durée de la visite sur une page après un clic depuis la page de résultats (SERP), distinguant ainsi les clics longs, synonymes d’un intérêt soutenu, des clics courts, souvent associés à une recherche infructueuse.
Navboost identifie également les clics « écrasés », considérés comme plus fiables et pertinents, et les distingue des clics « non écrasés ». Le système est capable de différencier les « bons clics » des « mauvais clics » en analysant le comportement global de l’utilisateur, permettant ainsi d’affiner la pertinence des résultats. Afin d’éviter qu’un signal unique ne domine les autres, Navboost utilise une fonction de « squashing » pour normaliser les données collectées.
Géolocalisation et segmentation des données : affiner la pertinence des résultats
Pour maximiser la pertinence des résultats de recherche, Navboost exploite la géolocalisation des utilisateurs. Les données de clics sont ainsi délimitées géographiquement, en tenant compte du pays, de l’état et même de la région de l’utilisateur. Cette approche permet d’affiner les résultats en fonction des intérêts locaux et de la proximité géographique.
De plus, Navboost segmente les données en fonction du type d’appareil utilisé pour la recherche, qu’il s’agisse d’un ordinateur de bureau ou d’un appareil mobile. Cette segmentation permet de personnaliser davantage l’expérience utilisateur en proposant des résultats adaptés au contexte et à l’ergonomie de l’appareil utilisé.
Chrome : un atout secret pour le classement ?
Contradiction avec les déclarations publiques de Google
Les porte-paroles de Google ont toujours fermement affirmé que les données collectées par leur navigateur Chrome n’influaient en aucun cas le classement des pages web dans leurs résultats de recherche organique. Matt Cutts, ancien responsable de l’équipe anti-spam de Google, avait été clair sur ce point, insistant sur la séparation stricte entre les données de navigation Chrome et les algorithmes de recherche. Cette position a été réaffirmée à de multiples reprises par John Mueller, Webmaster Trends Analyst chez Google, qui a toujours soutenu que les données de navigation, même si elles sont collectées, ne servaient qu’à améliorer l’expérience utilisateur au sein du navigateur et n’avaient aucun impact sur le référencement.
Intégration des flux de clics Chrome dans l’algorithme
Les documents divulgués contredisent pourtant ces affirmations répétées. Ils révèlent que les flux de clics des utilisateurs du navigateur Chrome seraient effectivement utilisés par Google pour affiner et améliorer les résultats de recherche.
Un des documents décrit en détail comment l’analyse des clics Chrome permettrait d’identifier les URLs les plus populaires d’un site web, informations ensuite utilisées pour générer les sitelinks, ces liens supplémentaires qui apparaissent sous certains résultats de recherche. Un autre module, découvert dans ces documents, met en évidence l’existence d’un score de « vues Chrome au niveau du site », confirmant ainsi l’intégration des données de navigation Chrome dans l’algorithme de classement.
Identification des URLs populaires pour les sitelinks
L’analyse des documents internes révèle également le fonctionnement précis de ce système d’intégration. Google utiliserait un appel interne baptisé « topUrl » pour identifier les pages les plus populaires d’un site web.
Cet appel s’appuierait sur les données de navigation collectées auprès des utilisateurs du navigateur Chrome. En analysant les clics effectués par les internautes utilisant Chrome, Google identifierait les URLs les plus visitées d’un site donné. La métrique « two_level_score : chrome_trans_clicks » joue un rôle crucial dans ce processus. Elle permettrait de quantifier le nombre de clics pour chaque URL, permettant ainsi de distinguer les pages les plus populaires et de les intégrer aux sitelinks affichés dans les résultats de recherche.
Les liens, un facteur de classement toujours prépondérant
3 niveaux d’indexation : qualité faible, moyenne et élevée
Google classerait les liens en fonction de leur qualité grâce à un système d’indexation à trois niveaux.
- L’index de qualité faible regroupe les liens provenant de pages qui enregistrent peu ou pas de clics. Souvent ignorés par l’algorithme, ces liens n’ont pas d’impact significatif sur le classement d’une page.
- L’index de qualité moyenne concerne les liens issus de pages avec un volume de clics modéré. Considérés comme moins fiables, ces liens ont une influence limitée sur le positionnement.
- L’index de qualité élevée rassemble les liens provenant de pages avec un volume important de clics, notamment ceux effectués depuis des appareils considérés comme vérifiables, comme les navigateurs Chrome. Ces liens, perçus comme fiables par Google, ont la capacité de transmettre le précieux PageRank.
Pondération des liens en fonction de leur niveau d’indexation
Le niveau d’indexation de la page source influencerait la valeur attribuée à un lien par l’algorithme de Google. Les liens provenant de l’index de qualité élevée, synonymes de confiance et de popularité, exerceraient un impact positif sur le classement d’une page.
À l’inverse, les liens issus de l’index de qualité faible seraient généralement ignorés par Google, sans pour autant pénaliser le site qui les reçoit. La pondération des liens en fonction de leur niveau d’indexation permettrait à Google d’affiner ses résultats de recherche et de proposer aux utilisateurs des contenus pertinents et de qualité.
Transmission du Pagerank : un lien fort entre pages d’un même site
A ce niveau, pas de nouveauté. Le PageRank, indicateur de la popularité d’une page web, se transmet toujours entre les pages d’un même site via les liens internes. Cette transmission d’autorité profite notamment aux nouvelles pages qui, n’ayant pas encore acquis leur propre PageRank, bénéficient de la force du PageRank de la page d’accueil.
Le PageRank de la page d’accueil, souvent élevé grâce à un historique et une popularité importants, se diffuse ainsi vers les autres pages du site, renforçant leur visibilité dans les résultats de recherche. Ce mécanisme de transmission interne du PageRank souligne l’importance d’une architecture de site web cohérente et optimisée, où les liens internes guident efficacement les utilisateurs et les robots d’indexation vers les pages clés.
Listes blanches et filtres de qualité, contrôle et manipulation des serps ?
Protection des secteurs sensibles : voyage, covid-19, élections
Google aurait recours à des « listes blanches » pour certains secteurs sensibles, notamment les sites de voyage, les informations relatives aux autorités locales durant la pandémie de COVID-19 et les données liées aux élections.
Ces listes blanches permettraient de donner la priorité à certains sites web dans les résultats de recherche pour ces sujets spécifiques. L’objectif principal étant de garantir que les informations présentées aux utilisateurs sont fiables et proviennent de sources considérées comme faisant autorité.
Filtrage des résultats pour garantir la fiabilité et éviter les controverses
Les filtres de qualité sont utilisés par Google pour garantir la fiabilité et la neutralité des résultats de recherche, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets sensibles. Ils ont pour objectif d’empêcher la diffusion de fausses informations, de propagande ou de contenus susceptibles d’engendrer des conflits.
Les listes blanches constituent un exemple concret de filtre de qualité qui serait utilisé par Google pour contrôler les résultats de recherche.
EEAT et Authorship : l’expertise au cœur du contenu
L’expertise : un critère mentionné mais pas les autres aspects de EEAT
Les documents divulgués mettent en lumière l’importance de l’expertise dans l’évaluation de la qualité du contenu. Si l’acronyme EEAT, qui signifie Expertise, Expérience, Autorité et Fiabilité, est devenu central dans le discours sur le référencement, seuls les éléments relatifs à l’expertise sont explicitement mentionnés dans la fuite. Ce détail suggère que Google accorderait une importance particulière à la crédibilité et aux compétences des auteurs pour déterminer la valeur d’un contenu.
Si l’accent est mis sur l’expertise, la manière dont Google évalue l’expérience, l’autorité et la fiabilité reste incertaine. Les documents ne fournissent pas de détails précis sur la manière dont ces aspects sont pris en compte par les algorithmes. Il est possible que Google considère ces éléments comme étant imbriqués et interdépendants, l’expertise d’un auteur contribuant à son autorité et à la fiabilité de ses propos.
Identification des auteurs : traitement des auteurs comme des entités
Google serait aussi capable d’identifier les auteurs de contenu et de les traiter comme des entités distinctes dans son système. L’attribut « isAuthor », découvert dans les documents, indiquerait que Google peut déterminer avec précision si une entité est l’auteur d’un document donné. Cette capacité d’identification serait particulièrement importante pour les articles de presse et les articles scientifiques, où l’expertise et la crédibilité de l’auteur sont des éléments essentiels pour évaluer la fiabilité de l’information.
En considérant les auteurs comme des entités, Google peut analyser leur historique de publication, leur domaine d’expertise et leur réputation en ligne. Ces informations sont ensuite utilisées pour évaluer la légitimité du contenu et la crédibilité des créateurs. Google pourrait ainsi privilégier les contenus produits par des auteurs reconnus dans leur domaine.
Autorité de domaine : mythe ou réalité ?
« SiteAuthority » : une fonctionnalité utilisée dans le système Qstar
La fuite révèle également que Google utiliserait une fonctionnalité nommée « SiteAuthority » au sein de son système de classement baptisé Qstar. Cette fonctionnalité semble corroborer l’idée d’une autorité de domaine, un concept que Google a pourtant longtemps nié utiliser. « SiteAuthority » servirait à évaluer l’autorité globale d’un site web, influençant ainsi son positionnement dans les résultats de recherche.
Absence de confirmation sur le mode de calcul
Malgré ces révélations, les documents ne permettent pas de comprendre comment « SiteAuthority » est calculée. Le mystère reste entier quant aux facteurs pris en compte et à leur pondération pour déterminer l’autorité d’un domaine.
Différence avec les outils seo et les notes d’autorité de domaine
Il est important de noter que les outils SEO, tels que Moz ou Ahrefs, proposent leurs propres notes d’autorité de domaine. Ces dernières sont basées sur des algorithmes qui leur sont propres. Par conséquent, ces notes ne reflètent pas nécessairement la fonctionnalité « SiteAuthority » utilisée par Google, dont le mode de calcul demeure secret.
Sandbox, le mystère des nouveaux sites
« hostAge » : un attribut dédié aux nouveaux domaines
L’existence d’un attribut baptisé « hostAge » a aussi été dévoilé. Cet attribut permettrait d’identifier l’âge des domaines et sites web. En pratique, « hostAge » enregistrerait la date de première indexation de chaque page d’un domaine.
L’objectif d’un tel attribut serait double. Il servirait d’abord à identifier et mettre en quarantaine les spams récents, un fléau contre lequel Google lutte activement. Ensuite, et c’est là que les choses deviennent intéressantes pour les webmasters, « hostAge » jouerait un rôle dans le positionnement des nouveaux sites. En d’autres termes, Google utiliserait cet attribut pour limiter la visibilité des jeunes sites web dans ses pages de résultats.
Limitation du positionnement sur des mots-clés concurrentiels
L’existence de l’attribut « hostAge » et son utilisation pour identifier les nouveaux domaines semblent confirmer une pratique souvent évoquée dans la sphère SEO : la limitation du positionnement des jeunes sites web sur des mots-clés concurrentiels. Concrètement, les sites web récemment créés, même s’ils respectent les bonnes pratiques SEO, peinent à se positionner sur des requêtes compétitives. L’algorithme de Google, probablement influencé par l’attribut « hostAge », les maintiendrait artificiellement à l’écart des premières pages de résultats.
Cette pratique, bien que frustrante pour les créateurs de sites, s’expliquerait par la volonté de Google de protéger ses utilisateurs. En limitant la visibilité des nouveaux sites, Google se donne le temps de les analyser et de s’assurer qu’ils ne représentent pas une menace pour ses utilisateurs (spams, contenus de mauvaise qualité, etc.).
Confirmation implicite de l’existence d’une sandbox
La fuite de ces documents et les révélations sur l’attribut « hostAge » tendent à confirmer une théorie longtemps restée en suspens : l’existence d’une « sandbox Google ».
Ce concept, jamais officialisé par Google, décrit une période probatoire que traverseraient tous les nouveaux sites web. Durant cette période, la visibilité des sites serait volontairement limitée afin que Google puisse les analyser et évaluer leur qualité. Bien que Google ait toujours nié l’existence de cette « sandbox », les éléments révélés par les documents fuités suggèrent le contraire. L’utilisation d’un attribut comme « hostAge » pour identifier et limiter l’impact des nouveaux sites s’apparente à une forme de mise en quarantaine numérique, une « sandbox » de fait.
Dégradations algorithmiques : les pénalités de google dévoilées
1. Mauvaise correspondance des ancres : lien déclassé en cas d’incohérence
Google sanctionne les sites web qui utilisent des ancres de lien trompeuses. Cette pratique, appelée « Anchor Mismatch Demotion », viserait à lutter contre le spam et à garantir la pertinence des résultats de recherche. Concrètement, si un lien pointant vers une page web utilise une ancre de lien qui ne correspond pas au contenu de la page cible, Google peut considérer ce lien comme suspect et pénaliser le classement de la page. Par exemple, un lien avec l’ancre « meilleur pâtissier de Paris » pointant vers un site de vente de voitures de sport sera considéré comme incohérent et pourra entraîner une dégradation du classement du site dans les résultats de recherche.
2. Dégradation basée sur la SERP : insatisfaction des utilisateurs
Google analyse le comportement des utilisateurs sur les pages de résultats de recherche (SERP) pour identifier les pages qui ne répondent pas à leurs attentes. Un signal fort d’insatisfaction se produit lorsqu’un utilisateur clique sur un résultat, puis revient rapidement à la page de résultats pour choisir un autre lien. Ce comportement suggère que le contenu de la première page consultée n’était pas pertinent ou satisfaisant. Google peut alors décider de déclasser cette page, considérant qu’elle n’offre pas une bonne expérience utilisateur. Cette pénalité, appelée « SERP Demotion », soulignerait l’importance de proposer un contenu de qualité, répondant aux requêtes des utilisateurs et encourageant l’engagement sur la page.
3. Dégradation de navigation : problèmes d’expérience utilisateur
Google accorde une importance capitale à l’expérience utilisateur (UX) sur les sites web. Une navigation complexe, des liens brisés, un temps de chargement lent ou des éléments intrusifs pouraient entraîner une « Nav Demotion », une pénalité qui affecte le classement d’un site web. Google souhaite offrir aux utilisateurs une navigation fluide et agréable. Les sites web qui présentent des problèmes de navigation, rendant difficile l’accès à l’information, sont donc susceptibles d’être pénalisés.
4. Dégradation des Exact Match Domains : perte de valeur
Les « Exact Match Domains » (EMD), ces noms de domaine qui correspondent exactement à une requête de recherche, ont perdu de leur influence. Auparavant, le simple fait de posséder un EMD pouvait garantir un bon positionnement dans les résultats de recherche. Google aurait introduit une pénalité spécifique, appelée « EMD Demotion », pour lutter contre cette pratique. La qualité du contenu, la pertinence des liens entrants et l’expérience utilisateur priment sur la correspondance exacte du nom de domaine.
5. Dégradation des avis sur les produits : mise à jour récente
Google a renforcé ses exigences concernant les avis sur les produits en ligne. Une nouvelle pénalité, la « Product Review Demotion », sanctionnerait les sites web qui ne respectent pas ces nouvelles directives. L’objectif est de lutter contre les faux avis et de garantir l’authenticité des recommandations produits. Les sites web doivent désormais fournir des informations détaillées sur leurs processus de collecte d’avis et s’assurer que les avis publiés sont authentiques et reflètent l’expérience réelle des clients.
6. Dégradations de localisation : privilégier les pages locales
Pour offrir des résultats de recherche toujours plus pertinents, Google privilégie les pages web locales. Les sites web trop génériques, qui ne ciblent pas une zone géographique précise, risqueraient de voir leur classement affecté par une « Location Demotion ». Google analyse divers signaux, tels que l’adresse IP de l’utilisateur, les mentions de lieux dans le contenu et les données de géolocalisation, pour déterminer la pertinence géographique d’une page web.
7. Dégradations pour contenu adulte : respect des politiques de Google
Google applique une politique stricte concernant le contenu adulte ou inapproprié. Les sites web qui enfreignent ces règles s’exposeraient à une « Porn Demotion », une pénalité qui entraîne un déclassement significatif dans les résultats de recherche. Google s’engage à fournir un environnement de recherche sûr et adapté à tous les publics.
Les sites web doivent donc se conformer aux directives de Google en matière de contenu sensible, notamment en évitant les contenus à caractère sexuellement explicite, les discours haineux et les incitations à la violence. Le non-respect de ces règles peut entraîner des sanctions allant d’une simple dégradation du classement à un bannissement total des résultats de recherche.
Longueur des pages, Google imposerait des limites
Mustang : un système avec un nombre maximum de tokens
Google utiliserait également un système de classement nommé Mustang. Ce système limiterait le nombre de tokens pris en compte pour un document, ce qui impacterait directement le référencement des pages web. Un token représente une unité linguistique, comme un mot ou un caractère. Cette limite de tokens signifierait que Google ne prend pas en compte la totalité du contenu des pages web trop longues lors de l’indexation et du classement.
Importance de placer le contenu essentiel en début de page
La limite de tokens imposée par Mustang rendrait crucial le placement du contenu essentiel en début de page. Les informations les plus importantes, les mots-clés cibles et les éléments clés doivent apparaître dans les premières parties du contenu. Cette pratique permet de s’assurer que Google prenne en compte les informations les plus pertinentes pour le classement de la page dans les résultats de recherche.
Dates : marqueurs de fraîcheur et de pertinence
3 types de dates : Bylinedate, Syntacticdate et Semanticdate
Google utiliserait trois types de dates pour déterminer si une page web est récente et pertinente : la `bylineDate`, la `syntacticDate` et la `semanticDate`.
- La `bylineDate` correspondrait à la date de publication explicitement indiquée sur la page
- La `syntacticDate` serait extraite de l’URL ou du titre de la page
- Enfin, la `semanticDate` serait déduite du contenu textuel de la page
Ces trois indicateurs temporels permettraient à Google d’évaluer la fraîcheur de l’information et son importance pour les utilisateurs.
Cohérence des dates pour éviter une baisse de performance
Pourquoi maintenir une cohérence dans l’utilisation des dates ?
Les informations temporelles présentes dans les données structurées, les balises meta, les titres de page, les sitemaps et le contenu doivent concorder. Des incohérences entre ces différentes sources peuvent engendrer une méfiance de la part de Google, qui risque de considérer la page comme peu fiable. Un manque de cohérence peut ainsi nuire à la crédibilité de la page et entraîner une baisse de son classement dans les résultats de recherche.
BabyPanda : un nouveau filtre mystérieux ?
Un twiddler complémentaire à Panda
« BabyPanda » est un terme qui a beaucoup intrigué les spécialistes du SEO. Il désignerait un « twiddler », un outil utilisé par Google pour affiner le classement des pages web après l’application du classement initial. Ce qui rendrait « BabyPanda » particulièrement intéressant, c’est son lien apparent avec l’algorithme Panda, connu pour pénaliser les sites web jugés de mauvaise qualité. « BabyPanda » semblerait donc agir en complément de Panda, suggérant une volonté de Google de renforcer la lutte contre les contenus pauvres ou peu pertinents. Bien que son existence ait été révélée au grand jour, « BabyPanda » reste entouré d’un certain mystère, Google n’ayant pas officiellement confirmé son existence ou son fonctionnement précis.
Fonctionnement encore incertain
Le fonctionnement précis de « BabyPanda » reste flou. Les critères utilisés pour évaluer les sites web et l’impact réel de ce « twiddler » sur le classement demeurent inconnus. On ignore par exemple si « BabyPanda » s’appuie sur des signaux utilisateurs, sur l’analyse du contenu ou sur une combinaison de différents facteurs. Le manque d’informations concrètes alimente les spéculations et rend difficile l’adaptation des stratégies SEO en fonction de ce nouveau venu dans l’écosystème Google.
Lien possible avec la mise à jour du contenu utile
« BabyPanda » pourrait être étroitement lié à la récente mise à jour du contenu utile de Google. Cette mise à jour vise à donner la priorité aux contenus créés pour répondre aux besoins des utilisateurs, plutôt qu’aux contenus optimisés uniquement pour les moteurs de recherche. « BabyPanda » et la mise à jour du contenu utile partageraient un objectif commun : améliorer la qualité globale des résultats de recherche en privilégiant les contenus pertinents et de qualité.
Il est donc plausible que « BabyPanda » participe à la mise en œuvre de cette nouvelle philosophie de Google en affinant le classement initial des pages web en fonction de leur utilité réelle pour les utilisateurs.
Your Money Your Life (YMYL) : des scores spécifiques pour les sujets sensibles
Classificateurs YMYL santé et YMYL news
Google utiliserait des classificateurs spécifiques, nommés « YMYL Santé » et « YMYL News », pour évaluer les pages web traitant de sujets sensibles liés à la santé et à l’actualité. Ces classificateurs génèreraient des scores qui influencent directement le classement des pages YMYL dans les résultats de recherche. L’objectif serait de s’assurer que les pages web diffusant des informations potentiellement impactantes pour la vie des utilisateurs soient traitées avec une attention particulière en termes de fiabilité et de qualité.
Prédiction du caractère YMYL des requêtes nouvelles
Google est capable de prédire si des requêtes nouvelles ou peu fréquentes sont considérées comme YMYL. Cette capacité repose sur l’analyse sémantique des requêtes et la compréhension du contexte. Ainsi, même si une requête est inédite, Google peut identifier son lien potentiel avec des thématiques sensibles comme la santé, les finances ou le droit.
Cette identification permettrait d’appliquer les critères de qualité YMYL aux pages web correspondant à ces requêtes, garantissant ainsi la pertinence et la fiabilité des résultats, même pour des sujets émergents.
Influence sur le classement des pages à haute responsabilité
Les scores YMYL influenceraient fortement le classement des pages web traitant de sujets sensibles, où la qualité de l’information est cruciale. Ces pages ont un impact potentiel sur la santé, la sécurité ou le bien-être des utilisateurs. Pour être bien classées, les pages YMYL devraient répondre à des critères de qualité stricts. Ces critères incluraient notamment l’expertise de l’auteur, la fiabilité des sources, la transparence de l’information et la mise à jour régulière du contenu. L’objectif est de privilégier les sources d’information fiables et de protéger les utilisateurs contre la désinformation ou les conseils potentiellement dangereux.
Les implications pour le SEO : adapter ses stratégies
1) Priorité au contenu de qualité et à l’expérience utilisateur
Les documents récemment divulgués par Google confirment une réalité déjà connue des experts SEO : la qualité du contenu et l’expérience utilisateur sont des éléments fondamentaux pour le classement dans les résultats de recherche. Les sites web doivent désormais plus que jamais se concentrer sur la création de contenu pertinent, utile et engageant pour leurs utilisateurs. L’objectif est de captiver l’attention, de répondre aux questions des internautes et de leur offrir une réelle valeur ajoutée. Parallèlement, l’optimisation de l’expérience utilisateur devient un impératif. La navigation doit être fluide et intuitive, la vitesse de chargement optimisée pour éviter toute frustration et la lisibilité du contenu soignée pour faciliter la lecture sur tous les supports.
2) Importance de la promotion du contenu pour générer des liens
Créer du contenu de qualité ne suffit pas, il faut également le promouvoir efficacement pour lui donner de la visibilité et générer des liens entrants précieux. La promotion du contenu passe par une stratégie multicanale intégrant les réseaux sociaux, l’email marketing, les collaborations avec d’autres sites web et la participation active à des communautés en ligne. L’objectif est de diffuser le contenu auprès d’une audience ciblée, susceptible de s’y intéresser, de le partager et d’y renvoyer via des liens de qualité. Cette stratégie de « link building » naturel, basée sur la pertinence et la valeur du contenu, contribue significativement à améliorer le référencement d’un site web.
3) Optimisation technique : vitesse de chargement, navigation, etc.
L’optimisation technique d’un site web joue un rôle clé dans son classement Google, notamment si la mise en place de « twiddlers » comme Navboost est confirmée. Ces algorithmes sophistiqués analyseraient de nombreux aspects techniques pour évaluer la qualité globale d’un site web.
La vitesse de chargement des pages est déjà un élément déterminant. Un site lent à charger sera pénalisé, tandis qu’un site rapide offrira une expérience utilisateur positive et verra son classement amélioré. La compatibilité mobile, l’architecture du site web, l’optimisation des images et la sécurité sont autant de facteurs à prendre en compte pour une optimisation technique réussie.
4) Acquisition de liens de qualité et pertinents
Si les liens entrants restent un signal fort pour Google, leur qualité et leur pertinence sont devenues primordiales. Il ne s’agit plus de multiplier les liens à tout prix, mais de privilégier des liens provenant de sites web d’autorité dans un domaine d’activité similaire. Ces liens, souvent difficiles à obtenir, représentent un vote de confiance de la part d’autres acteurs du web et témoignent de la crédibilité d’un site. L’utilisation d’ancres de lien pertinentes, c’est-à-dire du texte cliquable qui contient des mots-clés pertinents, est également un élément important pour optimiser l’impact des liens entrants.
5) Suivi et analyse des signaux utilisateurs et des backlinks
Le suivi et l’analyse des données sont des étapes stratégiques pour évaluer l’efficacité d’une stratégie SEO. Les signaux utilisateurs, tels que le taux de clics sur les résultats de recherche, le temps passé sur une page, le taux de rebond ou encore le taux de conversion, fournissent des informations précieuses sur l’engagement des utilisateurs et la performance du contenu.
Parallèlement, l’analyse des backlinks permet de contrôler la qualité des liens entrants, d’identifier les liens toxiques et d’ajuster la stratégie de netlinking. L’utilisation d’outils d’analyse SEO performants facilite la collecte et l’interprétation de ces données pour une optimisation continue.
En conclusion : un changement de paradigme pour le SEO ?
Confirmation des intuitions et des bonnes pratiques
La fuite de documents internes de Google, bien que sujette à caution, a confirmé ce que beaucoup d’experts SEO suspectaient depuis longtemps : le contenu de qualité, l’expérience utilisateur, la pertinence des liens et l’optimisation technique restent les piliers d’un bon référencement. Ces documents, malgré leur caractère parfois vague et technique, ne révèlent pas de formule magique pour dominer les résultats de recherche. Ils confirment plutôt l’importance d’une approche globale du SEO, axée sur la création de sites web de qualité qui répondent aux besoins des utilisateurs et offrent une navigation fluide et intuitive. L’accent mis par Google sur l’expérience utilisateur n’est pas nouveau, mais ces fuites réaffirment son importance.
Importance de l’expérimentation et de l’adaptation
Loin de fournir un guide infaillible, les documents internes de Google mettent en lumière la complexité de l’algorithme de recherche et l’importance de l’expérimentation continue. L’algorithme, en constante évolution, est une véritable boîte noire, et les SEO doivent être prêts à s’adapter rapidement aux changements. L’analyse des données, les tests A/B et une veille informationnelle constante sur les mises à jour de l’algorithme sont désormais indispensables. Ce qui fonctionne aujourd’hui pourrait être obsolète demain, d’où la nécessité d’une approche flexible et proactive. Les SEO doivent être capables d’interpréter les signaux faibles, de tester différentes stratégies et d’ajuster leurs tactiques en fonction des résultats observés.
Google : entre mythes, transparence et contrôle
La divulgation de ces documents internes lève un voile sur le manque de transparence de Google concernant son algorithme. Si Google affirme privilégier la qualité du contenu et l’expérience utilisateur, la réalité s’avère bien plus complexe. La multitude de facteurs pris en compte par l’algorithme, souvent contradictoires, alimente un climat de méfiance au sein de la communauté SEO. D’autant plus que les déclarations publiques de Google contredisent parfois les pratiques internes révélées par ces fuites. Cette opacité nourrit les mythes et les spéculations, poussant certains SEO à se concentrer sur des tactiques d’optimisation parfois périlleuses. En réalité, Google cherche à garder le contrôle sur son écosystème en limitant l’accès aux informations clés de son algorithme, obligeant les SEO à déchiffrer en permanence ses intentions.
Un article rédigé par Aurélien Remy-Dionisi – Consultant SEO Senior chez Pulsem